L'e-réputation sur France Culture

Le pavé dans la marre de l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne, imposant à Google d’accepter toute demande de déréférencement de tout ressortissant européen le demandant, au nom de la Charte des droits fondamentaux, continue de produire des remous, notamment médiatiques. Les grands medias ont à nouveau concentré leur attention sur l’e-réputation (cyber- ou web-réputation, ou encore réputation numérique) et notamment sur la diffamation, les injures et/ou le dénigrement sur Internet.

C’est ainsi que Frédéric Says, sur France-Culture, a interviewé Didier Frochot, "cofondateur des Infostratèges" sur les pratiques et l'opinion experte des pionniers du nettoyage sur le net (depuis 2004).
Le marché de l’e-réputation a explosé entre 2010 et 2011, a expliqué le cogérant des Infostratèges, le chiffre d’affaires des missions d’e-réputation ayant doublé à cette époque.
Selon Didier Frochot, cette explosion est largement liée à l’essor du Web 2.0 : les internautes, devenus des acteurs à part entière du réseau, ont la possibilité d’intervenir, le plus souvent sous pseudonyme. La parole critique s’est donc brusquement libérée.

Les méthodes de travail des pionniers de l’e-réputation

Le cogérant des Infostratèges a également détaillé quelques-unes de leurs méthodes de travail.

Il y a d’une part le nettoyage de propos négatifs grâce à l’approche juridique amiable des éditeurs de sites, qu’ils soient soumis au droit français ou étranger, ce qui suppose une grande maîtrise de nombreux aspects juridiques, en France comme dans d’autres pays.

À défaut du nettoyage — le plus souvent obtenu cependant —, il est possible d’envisager le noyage des propos négatifs en publiant un maximum d’informations positives sur la personne ou l’entreprise concernée, mieux référencées que les propos négatifs, de sorte que ces derniers sont relégués au-delà des premières pages de résultats des moteurs de recherche, les seules consultées par l’internaute de base.

 

L’arrêt de la CJUE : une décision salutaire

L’arrêt de la Cour de justice européenne va largement aider certaines missions de nettoyage. Il va complètement dans le sens de ce que Les Infostratèges appellent de leurs vœux depuis des années : la reconnaissance d’un droit à l’effacement (qu’on peut aussi rattacher au droit à l’oubli) de toute donnée à caractère personnel, en application de la Charte des droits fondamentaux, de la directive et de la loi française Informatique, fichiers et libertés. Cette décision consacre en outre, l’application classique du droit international privé.

En savoir plus

L’entretien, réalisé le 19 mai, a été diffusé par extraits au cours des bulletins d’information du 20 mai. Une version presque intégrale est disponible sur le site de France-Culture :
Les moteurs de recherche doivent devenir amnésiques — Frédéric Says, 19 mai 2014 :
www.franceculture.fr/2014-05-19-les-moteurs-de-recherche-doivent-devenir-amnesiques