Google Street View face à la CNIL

Le service Street View de Google permet à l'internaute de visualiser et de naviguer virtuellement à 360° dans les rues d'une ville. Jusque là, ce service était limité aux principales villes des États-Unis.

La firme américaine souhaite l’étendre outre atlantique et a choisi pour cela un des trois événements sportifs les plus médiatiques au monde : le Tour de France (notre brève du 18 juillet).

A cette occasion, Street View a dû être modifié afin de respecter le droit à la vie privée et à la protection des données personnelles. Ce service intègre désormais un logiciel permettant de masquer (par « floutage ») les visages des personnes et les plaques d’immatriculation des véhicules qui se trouvaient dans la rue le jour où les images ont été prises. Ce processus serait entièrement automatisé et réalisé, pour l’Europe, avant la mise en ligne des images. Ce même travail est accompli a posteriori concernant les villes américaines.
Cependant, le système n’est pas fiable à 100%. Par exemple, les personnes de profil ou les plaques d’immatriculation visibles à travers un grillage ou de biais ne sont pas toujours détectées et «floutées». A l’occasion de réunions avec la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés), Google a indiqué que ses équipes travaillent encore à l’amélioration du procédé.

En attendant, il est toujours possible de signaler, via le lien «Street View help», la présence d’un visage, d’une plaque d’immatriculation ou de tout autre problème concernant l’image visionnée. Ce signalement est alors examiné par Google qui procède au «floutage» du visage ou de l’immatriculation indiquée. Il est également possible, à partir du même lien, d’obtenir la suppression des images de sa propre maison s’il s’agit d’un logement individuel et ce, qu'on en soit locataire ou propriétaire.

La CNIL accueille favorablement l’ensemble de ces aménagements qui vont dans le sens d’une meilleure prise en compte de la vie privée. Elle a toutefois demandé que, conformément aux règles européennes de la protection des données, les utilisateurs soient clairement informés de leurs droits.

Source : communiqué de la CNIL du 3 juillet 2008.

Didier FROCHOT