Fin de Google Reader : les avis et réactions affluent – 1

La disparition annoncée de Google Reader au 1er juillet (notre actualité du 21 mars 2013) a provoqué bien des remous. Si des internautes en colère réclament le retour de Google Reader avec une pétition en ligne (notre actualité du 25 mars), les avis divergent, et nombreuses sont les réactions parmi des utilisateurs du service de Google. Dans une première partie, nous évoquerons ceux qui s’interrogent sur les raisons d’une telle décision, puis ceux qui débattent sur l’intérêt ou non du maintien d’un tel outil de veille.

Les raisons du retrait

Google Reader n’est pas encore mort qu’il repose déjà dans le cimetière de Google (Google Graveyard) créé par le site Slate.fr. Coutumier du fait, Google se débarrasse des services qui ne sont plus assez rentables.

Comme le souligne la journaliste Camille Gévaudan sur le site Ecrans.fr, dans son article « Sur les cendres encore chaudes de Google Reader » datée du 20 mars, l’équipe de Google a vaguement évoqué pour justifier son retrait, que « l’usage de Google Reader a décliné, et nous rassemblons désormais notre énergie dans un nombre plus restreint de produits.»  Selon l’article de Liz Gannes du 24 mars 2013 sur Allthingsd.com, le nombre d’utilisateurs de Google Reader n'a jamais été dévoilé. Qui plus est, Nick Baum, ancien manager de chez Google qui s’est occupé de Google Reader, déclare même qu’« à moins de 100 millions d’utilisateurs, le service n’en vaut pas la peine ».

Autre explication du retrait, le site Mac Generation dévoile que la décision de Google serait dûe « à la nécessité de mieux encadrer les questions de données personnelles associées à ce service ». Citant également l’article de Liz Gannes, le site explique que Google n’a pas suffisamment de personnel à temps plein pour s’occuper de Google Reader et ne veut pas engager des coûts supplémentaires pour constituer une équipe ad hoc pour gérer les données personnelles de ce service.
 
Enfin, dernière raison évoquée par le site Android Police pour justifier cette fin inattendue : la firme de Mountain View préparerait une rubrique Play News pour vendre des journaux et magazines sur Google Play Store, que ce soit par abonnement ou au numéro. Cette option confirme la volonté de Google de se débarrasser de Google Reader qui ne lui rapporte rien pour s’orienter vers un service rentable. 

Les pour et les contre de Google Reader et des flux RSS

« RSS : Google Reader est mort, et c’est tant mieux ». Dans son article du 14 mars 2013 sur slate.fr, Cécile Dehesdin cite Marco Arment, créateur d’Instapaper, qui déclare notamment que Google « a détruit le marché pour les clients RSS d’ordinateurs ». Il poursuit en disant que le service était « un gorille de 350 kilos dans l'espace RSS, mais un gorille de 350 kilos boitillant, qui n'allait nulle part ».

Le 15 mars 2013, cette même journaliste affirme dans un nouvel article que la fermeture de Google Reader est aussi « un outil de moins pour échapper à la censure en Iran ». Le service était d’après les témoignages recueillis par la journaliste de Slate un outil anti-censure.

Cité par le site gizmodo.com, Dave Winer, un des créateurs des flux RSS et des blogs, déclare sur son blog qu’il ne regrettera pas le service Google Reader, qu’il n’a jamais utilisé. Il n’a jamais fait confiance à une firme comme Google.

Jérôme Colombain dans sa chronique High-tech du lundi 18 mars sur France Info, évoque le fait que la technologie utilisée par Google Reader, au-delà de sa disparition, montre peut-être un vieillissement de la technologie des flux RSS qui « n’a jamais réussi à s’imposer comme outil de masse. ».

Fred Cavazza, spécialiste de la veille et des nouvelles technologies, rappelle cependant lors de son billet du 20 mars 2013 que le « RSS n’est pas un produit grand public mais un outil pour les professionnels ». Et plus qu’un outil, une technologie, développe-t-il. De même, il précise que le RSS n’est pas fait pour les « touristes » qui l’utilisent de temps à autre, mais un outil de « suivi systématique ». Enfin, il rappelle que « Twitter ou Feedly ne remplaceront jamais Google Reader, car ils ne remplissent pas le même service et ne correspondent pas au même contexte d’usage. »

En savoir plus

Visiter le cimetière de Google, entretenu par Slate.fr :
www.slate.com/articles/technology/map_of_the_week/2013/03/google_reader_joins_graveyard_of_dead_google_products.html

Lire l’article d’Ecrans.fr :
www.ecrans.fr/Sur-les-cendres-encore-chaudes-de,16097.html

Lire l’article de Macgeneration :
www.macg.co/news/voir/259300/google-reader-un-arret-pour-eviter-les-tracas-sur-les-donnees-privees

Lire l’article du 24 mars sur All Things Digital  :
http://allthingsd.com/20130324/another-reason-google-reader-died-increased-concern-about-privacy-and-compliance/

Se rendre sur le site : http://allthingsd.com

Se rendre sur le site : www.androidpolice.com

Lire les articles de Slate.fr :

Celui du 14 mars : www.slate.fr/life/69445/google-reader-mort-tant-mieux-rss

Celui du 15 mars : www.slate.fr/monde/69491/google-reader-ferme-probleme-iran-censure

Se rendre sur le site de Gizmodo.com :
www.gizmodo.com

Lire le billet du blog de Dave Winer :
http://threads2.scripting.com/2013/march/goodbyeGoogleReader

Lire l’article de Fred Cavazza :
http://www.fredcavazza.net/2013/03/20/rss-nest-pas-un-produit-grand-public-cest-un-outil-pour-les-professionnels
 

 

Michel LE MEUR