Est-il possible d'interdire Wikileaks en France ?

Est-il possible d'interdire Wikileaks en France ? Ce site web et son fondateur sont au coeur d'une véritable tourmente médiatique depuis la diffusion d'un volume important de télégrammes diplomatiques.

Le gouvernement français a annoncé qu'il décidera prochainement s'il interdit ou non l'hébergement du site WikiLeaks sur des serveurs situés en France.

Le ministre français chargé de l'Économie numérique, Éric Besson, avait demandé le 3 décembre au CGIET (Conseil général de l'Industrie, de l'énergie et des technologies) d'indiquer au plus vite les moyens de mettre fin à l'hébergement du site en France, au motif qu'il violait le secret diplomatique.

Le CGIET — un organe réunissant ingénieurs des mines et contrôleurs généraux économiques et financiers, sous la tutelle du ministre de l'Économie, compétent notamment en matière de nouvelles technologies — a remis ses conclusions à Éric Besson en fin de semaine dernière.

Ce document a été transmis au Premier ministre, ainsi qu'aux ministres de la Justice, de la Défense, de l'Intérieur et des Affaires étrangères. La décision sera prise prochainement au niveau interministériel.

En attendant, les initiatives de soutien à WikiLeaks se développent sur le réseau Internet. Outre les attaques informatiques contre les sociétés qui ont abandonné WikiLeaks sous la pression des États-Unis, les médias australiens sont récemment montés au créneau. Selon ces patrons de presse, "Tenter de fermer brutalement WikiLeaks, menacer de poursuite ceux qui publient ces fuites et faire pression sur des sociétés pour qu'elles cessent leurs activités commerciales avec WikiLeaks est une menace sérieuse pour la démocratie, qui repose sur une presse libre et intrépide"

Pour sa part, Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, a vivement critiqué, mardi 14 décembre, les émetteurs de cartes bancaires américains Visa et MasterCard et la société de paiement par internet PayPal pour avoir bloqué les virements vers son site, dans un communiqué rédigé depuis sa prison.

Fabrice MOLINARO